Accueil > KIOSQUE AUX DOCS > Dictionnaire des féministes aux Presses universitaires de France

Dictionnaire des féministes aux Presses universitaires de France

mercredi 8 août 2018, par phil

Premier dictionnaire historique sur les féministes, ce livre présente en 587 374 mots, 420 notices biographiques et 136 notices thématiques, et sous la plume de 195 auteur.e.s, une vision globale des féminismes en France des origines à nos jours. Il synthétise les connaissances les plus actuelles sur des questions aussi variées que les différentes formes de féminisme, les revendications, les théories et les trajectoires militantes en faveur de la cause des femmes.

APERCU

 GARÇONNE : À la fois « type » de femme – la jeune femme « moderne » – et mode, notamment vestimentaire, la garçonne incarne véritablement les Années folles. Elle est perçue comme le produit d’un contexte particulier : l’après-guerre et ses femmes émancipées parce qu’elles ont pris l’habitude de l’indépendance et des responsabilités, qu’elles sont plus souvent seules, que l’autorité masculine s’est affaiblie, ou encore parce que la jeune génération veut oublier les années sombres et profiter de la vie. La garçonne s’inscrit aussi, pour les contemporains, dans la logique du féminisme qui avait déjà construit, à la Belle Époque, un autre « type », celui de la « femme nouvelle ». Mais la garçonne est-elle vraiment féministe ?

 HOMMES FEMINISTES : Depuis la constitution d’un mouvement féministe organisé à la fin du XIXe siècle, des hommes, bien que minoritaires, ont toujours participé aux luttes féministes. C’est d’ailleurs un homme, Léon Richer, qui s’impose comme « père du féminisme » en contribuant à initier le mouvement à partir de 1869. La mixité est alors de mise et on peut estimer la part des hommes à environ un tiers des quelques centaines de militant.e.s féministes jusqu’aux années 1890. Mais progressivement les femmes affirment leur autonomie et entendent prendre la tête du combat. Les hommes, bien qu’ils constituent toujours des militants recherchés pour les différentes ressources (notamment politiques et économiques) qu’ils détiennent tendanciellement plus que les femmes, sont ainsi progressivement écartés des postes de direction des associations à partir des années 1900-1910. Cette nouvelle configuration historique conduit alors à une baisse notable de la part des hommes au sein d’effectifs militants qui ne cessent de croître, pour atteindre à peine 10 % à la veille de la Deuxième Guerre mondiale.

 POP FEMINISME : L’expression est née de la rencontre entre les termes « pop » et « féminisme ». La culture « pop », apparue dans les années 1950 sous l’impulsion du collectif britannique The Independent Group, désigne une culture de masse, jetable, populaire. Le pop art est indissociable d’un mythe, celui de la société de consommation à l’occidentale. Il ne se prend guère au sérieux ; il est ironique, frivole, voire cynique. Le peintre Richard Hamilton le définissait par ces quelques mots, en 1957 : « Populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, jeune, spirituel, sexy, astucieux, glamour et qui rapporte gros. » Pour le philosophe Richard Mèmeteau, « la pop culture est située par beaucoup du côté du postmoderne, de la parodie et du collage. […] Il n’y a aucune façon de préserver absolument un discours, une chanson, un signe ou un vêtement d’une récupération. On peut au mieux s’entraîner à se les réapproprier, c’est ce que propose la pop culture ».