Accueil > ATELIER DE FORMATION > TEST REPRESENTATION : le jeu des mythes

TEST REPRESENTATION : le jeu des mythes

mardi 9 août 2011, par Andy

Voici une série de mythes et de préjugés sur l’homosexualité et la bisexualité. Un mythe est une idée fausse, souvent préconçue qui fait qu’on a une vision erronée de la réalité. Un mythe a aussi la vie dure. Renseigne-toi bien avant de te faire une idée sur quelque chose. La seule façon de combattre les préjugés est de s’attaquer à l’ignorance.

Mythe 1 : L’homosexualité est un choix.

Non, l’homosexualité n’est pas un choix. Bien que les chercheurs n’aient pas encore trouvé la cause de l’orientation sexuelle, certains disent qu’elle est innée et d’autres croient qu’elle est acquise. Quand on dit que l’homosexualité est innée on veut dire qu’elle est déterminée avant la naissance et donc présente à la naissance d’une personne. Pour ce qui est des hypothèses qui affirment que l’homosexualité est acquise, on veut dire que certains événements ou l’environnement dans lequel une personne grandit seraient responsables de son orientation sexuelle. Quoiqu’il en soit, plusieurs éléments entrent dans la formation de l’orientation sexuelle d’une personne ; ses désirs, ses fantasmes ainsi que ses attirances physiques et affectives. L’orientation sexuelle d’une personne lui vient naturellement et non par choix.

Cela dit, à partir du moment où une personne se rend compte de son homosexualité ou de sa bisexualité, certains choix sont à faire. Certaines personnes décideront de la vivre, d’intégrer cette donnée à leur vie. De former un couple avec une personne de même sexe par exemple et de construire quelque chose avec cette personne. Ou encore de rester célibataire par choix mais d’être très impliqué dans la communauté gaie, lesbienne ou bisexuelle.

D’autres personnes préféreront se conformer à la majorité hétérosexuelle et nier ou cacher leur attirance pour les personnes du même sexe. Finalement certaines personnes homosexuelles ou bisexuelles, pour des raisons qui leur appartiennent et qui sont légitimes, décideront de former un couple avec une personne de sexe opposée et d’intégrer ou pas leur attirance sexuelle à leur vie de couple.

Mythe 2 : L’homosexualité est une maladie.

Avant la première moitié du 19ème siècle, les seuls motifs pour lesquels on condamnait l’homosexualité étaient religieux, on la considérait immorale et un péché. À partir de 1860, on a commencé à penser que les homosexuels souffraient plutôt d’une maladie. Cette position de la communauté médicale et scientifique a perduré jusque vers les années soixante où plusieurs voix se sont manifestées pour remettre en question cette vision de l’homosexualité. En 1973, l’association de psychiatrie américaine a enfin éliminé l’homosexualité de sa liste des maladies mentales. En 1992, c’est au tour de l’organisation mondiale de la santé de prendre la même position et de ne plus considérer l’homosexualité comme une maladie. La position de ces deux institutions face à l’homosexualité est très importante à cause de leur influence au niveau mondial. Cela veut dire que dans le monde les personnes, que ce soit des individus ordinaires, des médecins, des scientifiques ou des psychologues, ou les autorités qui considèrent l’homosexualité comme une maladie se font de plus en plus rares. Ce qui n’empêche pas certaines personnes de le croire encore et d’essayer de convaincre les autres de cela. Si vous rencontrez une telle personne, NE LA CROYEZ PAS.

Mythe 3 : On peut changer d’orientation sexuelle.

Bien que certains aimeraient le faire croire, il n’est pas possible de changer d’orientation sexuelle. Une personne peut choisir de vivre dans le déni mais ses désirs, ses attirances restent les mêmes. Elle peut vouloir très fort devenir hétérosexuelle par exemple et essayer de contrôler ses pensées en espérant qu’elle deviendra conforme aux attentes que l’on a d’elle ou aux attentes qu’elle a d’elle-même. Autrefois on donnait même des électrochocs ou on faisait des lobotomies aux personnes qui étaient homosexuelles pour qu’elles changent. Plusieurs études nous démontrent aujourd’hui que l’orientation sexuelle ne se change pas. La plupart des thérapeutes sérieux n’entreprendront pas de démarches avec un client ou une cliente dans l’optique de l’aider à changer son orientation sexuelle. Ils essaieront plutôt d’aider la personne à accepter homosexualité ou sa bisexualité.

En fait ce qui est important de regarder, ce sont les raisons qui font qu’une personne veut changer son orientation sexuelle. En général, une personne ne veut pas être homosexuelle ou bisexuelle parce que toute sa vie elle a entendu des messages négatifs par rapport à ces orientations sexuelles.

Un jeune homme aura entendu par exemple à l’école que les gais ne sont pas des vrais gars, qu’ils sont des moumounes ou des lopettes. Il aura entendu ses camarades de classe dire des mots comme tapette, fif, massisi ou d’autres insultes envers les homosexuels. Une jeune femme qui se posent des questions sur son orientation aura, elle, entendu des mots tel que butch (qui veut dire masculine), tom boy, gouine. On leur aura dit également que les homosexuels et les lesbiennes sont malades, qu’ils ne sont pas normaux.

Un ou une jeune qui se questionne pourra aussi penser, à cause des préjugés de la société, que les homosexuels, les lesbiennes et les bisexuels-les sont forcément malheureux et rejetés par leur famille. Que la vie en tant que gai, lesbienne et bisexuel-le est plus difficile. Évidemment ce n’est pas le cas. Comme pour les hétérosexuels, cela dépend beaucoup des personnes. L’orientation sexuelle d’une personne ne fait pas son malheur ou son bonheur. Sa façon de vivre son orientation sexuelle et sa vie en général fera qu’une personne, hétérosexuelle, homosexuelle ou bisexuelle, sera heureuse ou malheureuse.

Pour résumer, l’orientation sexuelle d’une personne ne se change pas mais on peut changer la perception qu’une personne a d’elle-même et l’aider à accepter son orientation sexuelle. On peut aussi aider une personne à changer son entourage pour qu’ils acceptent mieux son orientation sexuelle. Finalement on peut tous les jours contribuer à changer la société et la rendre plus acceptante des gais, lesbiennes et bisexuels-les.

Mythe 4 : Quand on a une relation sexuelle avec une personne du même sexe , on devient automatiquement homosexuel.

C’est faux, ce n’est pas automatique ! Une personne peut choisir de vivre une expérience sexuelle avec une personne de même sexe sans être homosexuel-le. Par exemple, certains hommes hétérosexuels vont avoir des relations sexuelles avec des hommes parce qu’il n’y a pas de femmes disponibles, en prison ou à l’armée par exemple. D’autres peuvent simplement exprimer le désir de faire une nouvelle expérience par curiosité.

Comme il est aussi vrai que des gais et lesbiennes peuvent avoir des relations avec une personne du sexe opposé sans nécessairement devenir hétérosexuel.

Mythe 5 : Dans un couple gai ou lesbien, il y en a toujours un ou une qui joue l’homme et l’autre la femme.

Encore une fois, il s’agit d’un mythe. C’est une façon hétérosexiste de concevoir un couple et les rôles socio-sexuels que les partenaires devraient remplir. Il n’est pas rare de retrouver deux hommes très masculins dans un couple gai ou deux femmes très féminines dans un couple lesbien.

Mythe 6 : Tous les gais sont musclés.

C’est faux ; comme dans la communauté hétérosexuelle, certains hommes homosexuels aiment le culturisme, d’autres n’éprouvent aucun intérêt. Certaines personnes pourraient avoir cette impression parce que les médias utilisent souvent des hommes musclés pour les publicités gaies ou à cause des images que l’on voit des défilés de la fierté gaie à la télévision. Les gais viennent dans tous les formats et sont de tous les gabarits.

Mythe 7 : Tous les gais sont efféminés.

Bien que certains gais aient des caractéristiques ou des attitudes féminines, cela n’est pas représentatif de la totalité des hommes gais. Chaque personne est différente ; certains gais comme certains hétérosexuels ont des caractéristiques dites féminines, d’autres sont très virils.

Mythe 8 : Tous les homosexuels attrapent le sida.

Étant donné que les premiers cas de séropositivité en 1981 aux États-Unis ont été découverts chez des hommes gais, on a souvent, à tort, associé la communauté gaie au sida. Le sida est une maladie qui ne fait aucune discrimination ; il touche les hommes, les femmes, les hétérosexuels, les homosexuels, les Québécois, les Français, etc. Le sida se transmet par le sang et le sperme et n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle.

Mythe 9 : Toutes les lesbiennes sont masculines.

Certaines femmes sont masculines, d’autres sont féminines ; l’orientation sexuelle d’une personne ne forge pas sa personnalité. Il ne faut pas confondre l’orientation et l’identité sexuelle.

Mythe 10 : Quand on est lesbienne, on ne se maquille pas.

Toutes les lesbiennes sont différentes. Certaines se maquillent, d’autres pas. Par exemple, on appelle parfois certaines lesbiennes des “lipstick lesbian” parce qu’elles se maquillent. La seule différence est qu’elle ne le font pas pour les hommes mais pour elles-mêmes ou pour leur copine.