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Google et l’hypersexualisation des femmes

dimanche 21 juillet 2019, par Andy

Google a modifié son algorithme sur le référencement du mot « lesbienne », pour ne plus faire apparaître que des résultats pornographiques. Un changement du moteur de recherche qui pose l’implication d’Internet dans l’hypersexualisation des femmes. Coupable du pire, le web est-il capable du meilleur ?

source, article complet : 20minutes.fr
Taper le mot « lesbienne » dans la barre de recherche Google ne renvoie plus à des sites pornographiques, mais à des résultats informatifs. Le géant du Web a décidé de modifier son algorithme, suite à plusieurs réclamations d’associations féministes et lesbiennes. Un cas qui s’appliquait également à d’autres minorités de femmes, comme les femmes noires ou les femmes arabes, qui renvoyaient également systématiquement à du porno. Internet, souvent coupable du pire, est-il capable du meilleur ?

Valérie Ganne, réalisatrice du web-documentaire Mesdames & Messieurs sur l’émancipation des femmes françaises, confirme ce côté double face de la toile : « Le Web exacerbe tout, on va vite à la caricature, au chemin le plus court, vers le porno notamment. Mais à la fois, c’est un formidable espace de parole pour le féminisme et le combat des femmes. Internet a beaucoup apporté. »

Le laisser-aller des géants du numérique Si elle reconnaît les bons côtés du Web, Céline Piques, porte parole de l’association Osez le féminisme !, dresse un bilan plus contrasté. Pour elle, la balance est clairement défavorable : « Avoir un espace de parole et pouvoir se rassembler autour de hashtag, c’est cher payé pour tout le cyberharcèlement, la violence et la misogynie présente sur Internet. L’espace numérique est très masculin, je doute qu’on puisse en parle comme d’un allié, où alors à quel prix ? » En 2012, ExtremeTech, blog spécialisé dans le numérique, estimait qu’un tiers du contenu Internet était pornographique. Pas vraiment de quoi arrêter l’hypersexualisation des femmes effectivement. Quant aux cyberharcèlement et back-clash sur la toile, la liste serait bien trop longue à dresser.

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Voir Google modifier son algorithme reste néanmoins une avancée notable, qui en appelle d’autres pour la militante : « Pendant des années, la politique des géants du Web comme Google, Facebook ou Twitter a consisté à appliquer une pseudo-neutralité numérique. “On ne touche à rien”, en somme. Aujourd’hui, on voit que certains de ces acteurs prennent des mesures et arrête de se cacher derrière une autorégulation qui ne marche pas. » Ce n’est pas d’ailleurs la première fois que Google rebidouille son algorithme de référencement. Le cas s’était déjà posé en Angleterre, où le mot-clé teen renvoyait à de la pornographie. Une situation là aussi modifiée par le moteur de recherche suite à de nombreuses protestations, note Céline Piques.


Voir en ligne : source, article complet : 20minutes.fr