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Familles homoparentales, une nouvelle réalité, une autre question au coeur du débat
mardi 29 août 2000, par
L’homoparentalité est déjà une réalité sociale quotidienne. C’est deux papas qui s’apprêtent à conduire leur enfant à l’école dans la métropole lyonnaise. C’est deux mamans qui élèvent leur fille dans un petit village de l’Ardèche. C’est une maman divorcée qui a la garde de sa fille, et qui refait sa vie avec une femme. C’est un homosexuel que le désir de paternité a conduit à concevoir un enfant avec une amie lesbienne.
– Selon un sondage réalisé en 1997 par l’Institut BSP, 11% des lesbiennes et 7% des gays ont déjà des enfants.
– L’homoparentalité, depuis quelques années, devient plus visible et militante, grâce à l’APGL fondée en 1986. Le monde homosexuel n’est pas un monde sans enfants. Nous (homos et hétéros) ne pouvons plus le concevoir autrement ; le désir de maternité et de paternité chez l’homosexuel,le existe. Il est respectable et attend respect et protection de la part des pouvoirs publics. Sujet de désaccord ou sujet de réflexion, la parentalité homosexuelle a exploré d’autres voies pour devenir parent, devant la difficulté administrative d’adoption, avec la procréation médicalement assistée. Depuis la loi de bioéthique de 1994, elle est réservée aux couples mariés et aux concubins stables. Chez nos voisins belges, hollandais et anglais, elle est autorisée aux célibataires. Certaines lesbiennes font le voyage. Un adhérent de l’APGL expliquait dans un hebdomadaire : “la loi ne peut rien contre le désir d’avoir un enfant.
– La réalité a déjà dépassé le droit” Force est de constater que le visage des familles française a changé. Nous les savions recomposées, monoparentales et maintenant nous les connaissons aussi homoparentales. Il nous appartient en tant qu’enseignan,t,e,s homosexuel,le,s d’intégrer dans nos enseignements cette réalité, de la défendre auprès de tous nos collègues et de l’institution scolaire (ministère, rectorat, syndicat, parents d’élèves...) afin que les enfants, les jeunes gens issus de ces familles trouvent leur place, existent en tant que fils/ fille d’homosexuel,le,s sans honte, ni fierté ;sans discrimination aucune, et surtout qu’ils soient respectés... parce que l’homosexualité devient un fait social à évoquer dans les programmes scolaires. Les enfants des familles homoparentales présentent souvent une sensibilité au stress plus élevée que la moyenne. Il est clair que ces enfants doivent vivre avec un environnement largement homophobe et avec l’homosexualité de leurs parents en bien des domaines discriminée.
– Ils sont porteurs d’un secret avec lequel il peut être difficile de vivre dès l’âge de six ans. Ils doivent se montrer vigilant, taire certaines choses, sinon il s devront en subir des conséquences qui pourraient se révèler dramatiques comme se voir insulter et ses parents insultés par les autres enfants en cours de récréation.. Les petites filles et petits garçons issus de familles homosexuelles possèdent une plus grande tolérance et ouverture d’esprit. Leur isolement est très important, au point qu’ils se croient être les seuls enfants de gays.Beaucoup de parents sont eux-mêmes isolés parce qu’homosexuel,le,s et parents à la fois. Ce qui les coupe parfois d’une "homosocialité" même s’ils s’assument bien dans leur sexualité. La parentalité gay interroge et exclut dans tous les rangs. Ce qui ne fcilite pas une vie familiale harmonieuse. Un travail scolaire en éducation civique incluant la discrimination homo-sexelle à même niveau que les autres discriminations raciales et sociales seraient d’un effet salvateur pour ces enfants qui doivent dépenser une énergie de sauvegarde de leurs propres intérêts, des stratégies de défense.
– Nous savons que les préjugés quels qu’ils soient doivent se combattre jeune. On peut supposer que les programmes initiés aux Etats-Unis présentant les nouvelles réalités familiales de cette fin de siècle avec des albums de coloriage adéquat dès la maternelle, des albums d’histoires... apprennent aux enfants d’homosexuels qu’ils ne sont pas sels ainsi et à leurs camarades de classe qu’ils méritent autant de respect, leurs parents aussi. Introduire un discours emprunt de tact dès la primaire, c’est répondre aux besoins de ces enfants qui existent dans certaines de nos classes sans que les institutrices et instituteurs n’y pensent. Nous ne saurions- nous autre- enseignant,e,s homosexuel,le,s porter un jugement moral ou philosophique sur le désir de gays de faire des enfants avec des lesbiennes, nous sommes avant tout des pédagogues soucieux du bien-être des enfants quel que soit leur contexte familial.